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Val's Headspaces

Dernière mise à jour : 20 nov. 2022

Mon voyage à travers cette session a été teinté plus que jamais par mes problématiques de santé mentale. Le vivre n’est pas facile, en parlé l’est encore moins puisque peu peuvent vraiment arriver à comprendre s’ils ne l’ont jamais vécu. Comme toujours dans mes projets, je souhaite faire vivre une expérience à l’observateur. Cette fois-ci, c’est une expérience encore plus personnelle que jamais. Je voulais arriver à faire sentir comment ça peut-être angoissant, et dichotomique, de vivre avec un trouble de personnalité limite (TPL) - dans ce texte, j’utiliserai sa terminologie anglophone, borderline, que je trouve plus juste et plus concise. Une œuvre sonore interactive était donc le moyen parfait de représenter ce brouhaha que j’ai en moi. Et considérant notre situation de pandémie, l’idée de faire site internet interactif, comme mode de réalisation, c’est imposé de façon naturelle à moi.

Le concept

Le propre d’une personne borderline est de vivre les émotions de façon beaucoup plus intense que la moyenne des gens, que ce soit des émotions positives ou négatives. L’équilibre émotif est très fragile et très instable et peut être perdu très rapidement et sans prévenir. L’idée de base était donc de submerger le spectateur dans l’univers de ma tête anxieuse et instable. Je voulais un endroit où les gens perdraient un peu le contrôle de ce qu’ils entendent tout en ayant l’impression qu’ils peuvent encore le contrôler un peu. Je voulais un univers de son aliénant, mais qui sporadiquement nous laisserait respirer calmement. Et sans savoir pourquoi ou comment, on naviguerait entre ces deux univers opposés.

Cette idée s’est présentée à moi de façon tout à fait naturelle comme depuis un moment j’enregistrais déjà des messages vocaux pour me libérer l’esprit et le cœur quand je vivais des tempêtes. J’ai donc pensé qu’en les superposant je pourrais donner cet effet de panique, de trop-plein et de hamster mental qui n’arrête pas.

En parallèle, j’étais aussi vraiment déterminé à faire des enregistrements binauraux. J’étais complètement fascinée depuis mon expérience avec le Quatuor Bozzini et ma découverte de l’anthropologie par le son. Je voulais enregistrer les sons qui m’entour dans ma vie de tous les jours. C’est à ce moment que j’ai réalisé que la fusion des deux univers représenterait parfaitement ce que je vis.

La réalisation

J’ai eu beaucoup de difficulté à réfléchir en termes de matérialité pendant ces sessions virtuelles. J’ai donc choisi de faire un œuvre interactive sur internet. Une fois mon concept établi, j’avais une très bonne idée de comment je voulais que le site agisse.


Fig. 1 : Croquis du site.

J’ai donc imaginé un site web qui serait visuellement très simple : des boutons blancs sur un fond blanc. Je voulais que les sons soient activés et désactivés par le simple mouvement de la souris dans l’écran. Sans voir les boutons, sans savoir comment ils s’activent. C’était très important pour moi que les sons puissent se superposer – que plusieurs boutons puissent être activés en même temps. Mais il était aussi très important que, quand un son binaural serait activé, tous les autres sons s’arrêtent. Aussi, je voulais que les sons se mettent en « pause » quand ils étaient désactivés, pour ne pas qu’ils recommencent au début à chaque fois qu’ils étaient activés.


J’avais commencé le site en JavaScript pour tester comment je pouvais mettre des sons sur des boutons, et ce qu’il était possible de faire. Ce test m’a permis de voir que si je voulais faire des boutons ronds, avec des instances aléatoires, que ça deviendrait vite beaucoup plus compliqué à coder pour moi. J’ai donc fait appel à mon informaticien préféré : mon frère. Lui a choisi de le coder entièrement en HTML. J’ai quand même utilisé la plateforme de p5.js pour mes ajustements et variations et pour l’ajout des sons.

Pour travailler, nous avons utilisé des bouton gris pâle sur fond blanc, pour voir ce qu’on faisait. En cours de route, j’ai trouvé plus intéressant de le laisser ainsi en fin de compte, en ajoutant même une variation en couleur et avec des grandeur de cercles aléatoires aussi. Puis, nous avons codé pour que le rond gris s’efface en activant un son, et revienne quand le son était désactivé. Un maximum de 6 sons peut jouer en même temps. En cours de route aussi nous avons choisi que tout soit aléatoire : les boutons ne joueraient pas toujours le même enregistrement. De plus, les enregistrements binauraux sont intégrés comme une probabilité ; 1 fois sur 10, un enregistrement binaural serait joué, seul.


Conclusion

Pour l’instant, je ne le publierai pas sur internet puisque je n’ai pas trouvé la bonne façon encore d’empêcher les gens de pouvoir télécharger les sons. Ça reste vraiment très personnel et pour l’instant je préfère le garder pour moi et pour des amis proches. Ce fut un projet psychologiquement très difficile à terminer. La partie du montage a été des plus pénibles. Écouter son chialage personnel une fois c’est une chose, mais le réécouter mille fois pour le monter et l’éditer, ça devient totalement aliénant. Je ne sais pas à quel point cette partie a vraiment été thérapeutique pour moi. J’étais vraiment tanné. Mais j’ai réussi et j’en suis très fière. Je vais certainement le raffiner et ajouter des sons. Nous avons aussi imaginé, mon frère et moi, en faire une installation de réalité virtuelle sonore, où ce serait le mouvement de la personne dans l’espace qui activerait les sons.



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MODE D'EMPLOI : (Lire au complet avant de commencer)

  1. Mettre des écouteurs,

  2. Choisissez un des liens suivant Rond gris en rangée ou Rond de couleur

  3. En arrivant sur la page CLIQUEZ UNE FOIS n'importe où sur la page.

  4. Pour l'arrêter, rafraichissez la page.


Vous pouvez aussi aller aux liens suivant pour avoir l'expérience total en plein écran

Cliquer un fois en arrivant sur la page pour l'activer et rafraichissez la page pour l'arrêter:

1-Rond gris en rangée

2-Rond de couleur







Bibliographie


Feld, S. et Boudreault-Fournier, A. (2019). Relations sonores : entretien avec Steven Feld (University of New Mexico). Anthropologie et Sociétés, 43(1), 195‑210. doi: 10.7202/1060876ar


Festspiele, B. (s. d.). Éliane Radigue – Occam Delta XV for string quartet - Berliner Festspiele. Récupéré de https://www.berlinerfestspiele.de/en/berliner-festspiele/on-demand/2021/maerzmusik/eliane-radigue-occam-delta.html


UNSW Arts & Social Sciences. (2015, 31 juillet). Roger Covell Public Lecture: Professor Steven Feld. Récupéré de https://www.youtube.com/watch?v=AFvN5JApHx8&ab_channel=UNSWArts%26SocialSciencesà




 

expérimentation et inspirations


Je m'essaie à monter un si web en java script. Grace à @stephanie, j'ai commencé ceci avec p5.js : https://editor.p5js.org/valeriegariepy/present/ovRcDdnPE



Notes et insporations :


(Dis)Orientation: Listening to Notes on Blindness (2016)

The relation between form and ethics is at the centre of Peter Middleton and James Spinney’s Notes on Blindness (2016). Blending documentary and dramatic elements, the film chronicles the experience of theology professor John Hull as he gradually loses his sight. Between 1983 and 1986, Hull recorded a series of audio diaries, interweaving personal reflections with philosophical meditations on the phenomenological experience of blindness. Reflecting this experience through formal experimentation, Notes on Blindness limits the visual and amplifies the aural to engage the spectator in Hull’s perceptual world. The film’s densely textured soundtrack combines Hull’s audiotapes with additional family recordings; conversational interviews with Hull and his wife Marilyn; diegetic recordings; and foley work. On screen, actors lip-synch to the voices of Hull and his family, animating these recordings within the multisensory dimensions of the cinematic medium. As the film unfolds, ambient sounds begin to intensify, echoing Hull’s increasing attunement to the aural contours of his environment.

This enhanced soundtrack contrasts with the film’s visual language. Shot in tight framing with limited depth of field, Notes on Blindness limits the spectator’s traditional patterns of visual perception. Through its lack of establishing shots, blurred focus, and fragmented, close-up images, the film’s visual language destabilizes the spectator’s spatial geography. This sense of perceptual disorientation encourages a heightened listening, directing the spectator towards the sensory detail and textural elements of sound that communicate the “feel of the environments depicted on-screen” (Donaldson 2014, 118) and beyond our gaze. In communicating a sense of space, the film’s amplification of ambient sounds orients the spectator into Hull’s world. By engaging the spectator within the perceptual world of blindness evoked in John Hull’s audio diaries, the film highlights the constitutive role of sound within a sensory approach to documentary filmmaking. As Lisa Coulthard (2013, 118) underscores, “sensory cinema communicates sensations of physical, bodily life through an intensification of its sounds. This last point is crucial: we hear not only with our ears, but our entire bodies.” Notes on Blindness illuminates the potential of documentary sound not only to intensify the embodied engagement of the spectator, but to attune the spectator to the embodied experience of the other. Through formal strategies of sound/image relations, ambient extremity, and perceptual (dis)orientation, these films gesture towards the ethical role of listening beyond dialogue.

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